En effet, le chef de la délégation, madame Khoudia Mbaye, ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des téléservices de l’État du Sénégal ainsi que Son Excellence Viviane Laure Elisabeth Bampassy, ambassadeur du Sénégal au Canada ont claironnées « Sénégal is open for business » durant leurs allocutions respectives d’ouverture du Forum.
C’est très bien ainsi, mais il faut cibler les éventuels investisseurs de façon stratégique. Mon collègue, Jean Tele Udimba, VP Exécutif Stratégies et développement des marchés de l’Académie, note qu’il y a plus de 8 000 fonds d’investissement à l’échelle globale. Nous savons que ces capitaux internationaux traversent les frontières rapidement à la recherche de rendements élevés tout en faisant preuve de prudence dans l’allocation des fonds. Les pays développés présentent des taux de croissance d’environ 1-3 %. Les pays émergents, quant à eux, ont des taux de croissance plutôt de l’ordre de 4-7 %, s’ils sont bien dirigés. Dans certains cas ils peuvent même atteindre les 10-12 % annuellement ! Le défi pour le Sénégal, ainsi que tout autre pays émergent ou souhaitant le devenir, est de capter l’attention de ces investisseurs afin qu’ils considèrent comme un lieu privilégié pour y placer une partie importante de leurs capitaux. S’il jouit d’une croissance annuelle de 6 % depuis quelques années, le Sénégal doit trouver des façons efficaces et stratégiques de cibler les fonds d’investissements les plus aptes à investir dans les projets les plus rentables au pays.
Le Forum économique Sénégal-Canada est une très bonne idée, mais il faut se poser la question suivante : Est-ce vraiment la meilleure façon de capter l’attention des fonds globaux qui aiguillent des milliards vers les meilleures occasions d’affaires à travers le monde ? Si le Sénégal a fait des bons pas en se dotant des outils nécessaires pour accompagner et guider les investisseurs étrangers (FONSIS, FONGIP, APIX), il manque d’évidence une stratégie et un plan d’action ciblée pour accompagner les bonnes intentions et ainsi atteindre les objectifs du Plan Sénégal Émergent.
Comme le dit si bien Jean Tele, le Sénégal, ainsi que tout autre pays émergent du continent africain, n’a tout simplement pas les économies et le pouvoir d’investissement pour générer les capitaux nécessaires pour sous-tendre la croissance espérée. Oui, le Sénégal doit être « open for business ». Mais en plus, il doit avoir une stratégie aggressive d’attraction et de chasse aux capitaux afin d’attirer les bons investisseurs dans les secteurs les plus prometteurs.
Sous les yeux du chef de la délégation sénégalaise et de l'ambassadrice du Sénégal, la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Mme Christine St-Pierre, signe le document autorisant l’ouverture de la 1e Délégation du Québec en Afrique, en Dakar au Sénégal. © Académie CANLEAD