La compétence est la combinaison des aptitudes, des connaissances et des attitudes qu'il faut avoir pour être un leader efficace. La connaissance se compose de concepts théoriques et de données techniques. Elle comprend les renseignements nécessaires pour analyser les situations, évaluer les personnes, prendre des décisions et faire des plans, et pour comprendre quand, comment et pourquoi agir de façon opportune, appropriée et efficace pour atteindre des objectifs personnels et organisationnels.
Les aptitudes sont des connaissances appliquées, la capacité d'agir en fonction de son apprentissage et de son expérience. Comme la connaissance est essentiellement théorique, les aptitudes ne peuvent être acquises qu'à travers une pratique diligente et cohérente jusqu'à ce qu'elles deviennent une seconde nature. Vous pouvez étudier les aspects psychologiques du leadership dans des écrits scientifiques, mais c’est seulement quand vous pouvez traduire tout ceci en actions réelles sur le terrain avec de vraies personnes que vous pouvez vraiment dire que vous êtes un leader qualifié.
La technique de fournir une rétroaction corrective illustre bien la relation entre la compréhension théorique et l’application pratique. La psychologie nous apprend que les gens sont plus ouverts à la critique quand elle est constructive et exprimée en des termes positifs axés sur la croissance. C'est la partie de la connaissance. L’une des techniques correspondantes sur le côté pratique de l'équation consiste à formuler des commentaires au moyen de la technique « sandwich ». Vous commencez par donner une évaluation globale positive sur les progrès et la performance du sujet. Puis vous soulignez les deux ou trois domaines dans lesquels il doit s’améliorer. Vous l’assurez ensuite de votre disponibilité à fournir des conseils opportuns et une formation ou un coaching pour qu’il s’améliore. Enfin, vous réitérez l'évaluation globale positive et obtenez son engagement à l’égard d’objectifs d'amélioration précis et mesurables.
La troisième composante de la compétence porte sur l’attitude et comprend l'ensemble des dispositions, des caractéristiques et des croyances qui sont requises d'un leader. Dans un premier temps, un individu doit vouloir être un leader, se placer à l’avant-scène, prendre des risques et assumer des responsabilités. Après cela, il doit avoir la bonne mentalité pour continuer à diriger, rendre des comptes et avoir l'honnêteté d'influencer et d’inspirer les autres. À un moment donné au cours de sa présidence, Barack Obama a été critiqué de toutes parts pour avoir dit qu'il préférait « mener en retrait ». La plupart des observateurs ont senti avec justesse qu'il s'agit d'un oxymore. Pour diriger, il faut par définition être devant, prendre des coups et risquer sa réputation. Vous ne pouvez pas faire cela avec un mur de gens devant vous pour vous protéger de la dureté de la réalité.
De même, les leaders doivent être disposés à accepter un certain nombre de conflits et de remises en question de la part de leurs conseillers. Sinon ils risquent de se perdre dans un miasme de flagornerie et d'adulation qui les coupe de la réalité. Abraham Lincoln s’est délibérément créé un cabinet qui était, comme le dit justement l'historienne Doris Kearns Goodwin, une « équipe de rivaux ». Il n'avait pas peur des points de vue et des défis contraires à sa pensée et à ses plans. De ce fait, ses politiques étaient plus fortes et plus audacieuses, et il est reconnu comme l'un des plus grands leaders politiques de l’histoire de l’Amérique — et du monde.
Les leaders doivent exceller dans les trois formes de compétence, et celles-ci doivent être le plus possible en équilibre. Quelqu'un qui a les connaissances et la bonne attitude pour être un leader, mais qui ne sait pas comment diriger, influencer et inspirer les autres, est soit inefficace comme leader, non qualifié ou tout simplement inexpérimenté.
Quiconque a les connaissances et les aptitudes, mais à qui il manque les bonnes attitudes et dispositions pour diriger avec intention, intégrité et sens des responsabilités, affichera souvent un manque de transparence, une imprévisibilité, une instabilité émotive, ainsi qu’un comportement égoïste et vaniteux.
Quiconque a les aptitudes et les bonnes attitudes saura comment influencer et inspirer les autres, mais n'aura pas la sagesse pour appliquer ces capacités de manière opportune, efficace et éthique. Ces leaders peuvent être souvent très charismatiques — pensez à Adolf Hitler... ou peut-être à ce patron fou pour lequel vous avez travaillé une fois — mais ils peuvent être extrêmement dangereux et même destructeurs.
12 techniques pour renforcer votre compétence de leadership
© Richard Martin